S’il y a un doute sur l’identité d’un des squelettes retrouvés dans les sarcophages sous le transept de la cathédrale, il est avéré par les registres d’enterrements de la cathédrale que notre poète a bien été inhumé à Notre-Dame de Paris, transept, chapelle latérale ? Mais savez-vous pourquoi sa dernière demeure est si loin de notre Anjou ?
En fait, Joachim a été un temps chanoine de Notre-Dame mais il était surtout le neveu de Jean du Bellay, qui était ancien évêque de Paris, cardinal et doyen du Sacré Collège à Rome, numéro 2 de l’Église. La famille de notre poète, décédé à Paris en 1560 à l’âge de 37 ans, souhaitait qu’il soit inhumé auprès de son oncle.
Alors, est-ce une tombe provisoire en attendant un transfert qui n’a jamais eu lieu dans une chapelle latérale ? est-ce bien lui sous le transept, lieu étrange pour un si jeune défunt sans fonction ecclésiale ? L’autopsie réalisée par Eric Crubéry, médecin et professeur d’anthropologie à l’université de Toulouse aurait tendance à le confirmer : en effet, le squelette est celui d’un grand cavalier comme le prouve la déformation des hanches (Joachim a commencé très jeune à monter à cheval, il voyageait ainsi jusqu’à Rome) ; nous savons qu’ il souffrait de tuberculose osseuse (détail connu dans sa biographie) comme le squelette du transept.
Alors Joachim ou pas Joachim ?
Des recherches complémentaires sont en cours, notamment au niveau de l’ADN des dents du squelette qui contredirait la version « Joachim ».
Affaire à suivre, plus passionnante encore qu’une série policière.
Anne Lebeugle