« Spes non confundit », « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5).
C’est sous le signe de l’espérance que le pape François s’adresse à toute l’Église en annonçant une Année Sainte pour la célébration du jubilé de 2025.
« Jubilé » est en effet le nom d’une année particulière. Dérivant de l’instrument pour en indiquer le début, il s’agit du yobel, la corne de mouton dont le son annonce le Jour de l’Expiation (Yom Kippour). Cette fête a lieu chaque année, mais elle prend une signification particulière quand elle coïncide avec le début de l’année jubilaire. Dans les récits bibliques, il s’agit de rétablir une relation avec Dieu, entre les personnes et avec la création. Cela implique la remise des dettes, la restitution des terres aliénées et le repos de la terre. L’évangéliste saint Luc, qui nous accompagnera tout au long de cette année liturgique, décrira la mission de Jésus en citant le prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est au-dessus de moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par l’onction et m’a envoyé porter aux pauvres l’annonce heureuse, à proclamer aux prisonniers la libération et aux aveugles la vue ; à remettre en liberté les opprimés, à proclamer l’année de grâce du Seigneur (Lc 4, 18-19 ; cf. Is 61,1-2) ». Ces paroles de Jésus sont devenues des actions de libération et de conversion.
Le 1er Jubilé, appelé également « Année Sainte », car c’est un temps où l’on expérimente la sainteté de Dieu, a été convoqué par Boniface VIII, en 1300. A côté des jubilés ordinaires car inscrits dans le programme de l’Église d’une célébration tous les 25 ans, des jubilés « extraordinaires » ont été célébrés : par exemple, en 1933, Pie XI a voulu rappeler l’anniversaire de la Rédemption, en 2015, le pape François a souhaité une année de la Miséricorde.
Depuis sa première édition en 1300, le Jubilé est une occasion pour consolider la foi, favoriser les œuvres de solidarité et de communion fraternelle au sein de l’Église et de la société. C’est un évènement qui se déroule sur une année entière, faite de prières et de gestes concrets, comme l’Ouverture de la Porte Sainte par le Pape qui constitue le début officiel des célébrations. Des pèlerins du monde entier passeront cette porte en signe de conversion. Une année sainte ce n’est pas uniquement un pèlerinage à Rome, c’est aussi l’occasion pendant toute une année de nous rappeler que par notre baptême, nous avons été appelés par Dieu, sauvés par le Christ-Jésus et par le don de l’Esprit-Saint.
2025 est la 27e des années saintes ordinaires célébrées à ce jour. Elle s’ouvrira à Rome le 24 décembre par l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre. L’Évêque d’Angers célébrera en présence de l’ensemble du Peuple de Dieu l’ouverture de cette année Sainte, le 29 décembre à la cathédrale Saint-Maurice.
Nous recevons cette Année Sainte comme une occasion de nous réjouir, d’être dans l’allégresse suivant l’étymologie latine du mot Jubilé. En étant « pèlerins d’Espérance » suivant la devise choisie par le Pape François car l’espérance chrétienne est dynamique et illumine le pèlerinage de notre vie, nous pourrons vivre ce Jubilé comme une année pour faire le point sur notre vie spirituelle, sur notre fréquentation de la Parole de Dieu, sur notre manière de vivre comme chrétiens et demander le pardon de nos péchés.
Père Emmanuel Bouchaud
Administrateur de la paroisse Sainte-Marie-de-la-Croix
