Une année jubilaire pour la vie consacrée.
« La vie consacrée est placée au cœur même de l’Église comme un élément décisif pour sa mission… Elle est encore un don précieux et nécessaire pour le présent et pour l’avenir du peuple de Dieu, puisqu’elle appartient de manière intime à sa vie, à sa sainteté et à sa mission » (Vita consecrata n°3)
Pour moi, l’appel à suivre le Christ dans la vie consacrée s’est fait entendre par cette phrase de l’évangile de St Lc 9, 13 « Donnez- leur vous-mêmes à manger ».
« Le Christ à été dès l’origine et demeure toujours le modèle des personnes qui consacrent toute leur personne dans la vie religieuse, nourrissant quotidiennement leur vie dans la prière et une profonde communion de sentiment avec Lui, afin que toute leur vie soit animée d’un esprit apostolique et que toute leur action apostolique soit pénétrée d’un esprit de contemplation » (Vita consecrata n°7).
En écho à cette citation, comme personne consacrée dans la vie religieuse, ma vie se nourrit de l’oraison silencieuse, personnelle ou communautaire, de l’écoute de la Parole de Dieu, de l’Eucharistie et des autres sacrements, afin d’apporter le meilleur de moi-même aux autres. La connexion à cette source véritable est une force me permettant de contribuer à l’édification et la sanctification de l’Église.
« La rencontre du Dieu Vivant dans l’oraison nous renvoie sans cesse vers les autres. Notre rencontre avec eux devient un lieu où nous découvrons la tendresse, la patience, la miséricorde, la fidélité du Père. Une contemplation qui nous ramène sans cesse à la source.» Côtoyant le monde de la souffrance en tant que professionnelle de santé, la prise en charge et l’accompagnement des patients qui me sont confiés sont teintés par l’amour et la grâce de ma Foi, sans pour autant faire du prosélytisme.
Depuis l’appel entendu à suivre le Christ, je fonde sur Lui en toute circonstance le sens ultime de ma vie. Ce passage de notre livre de vie le dit bien mieux. « En Lui seul est fondée toute notre espérance. Nous attendons tout de Lui jour après jour. Dans l’abandon et la confiance, nous nous en remettons à Lui pour qu’il fasse comme il lui plaira » (constitution des sœurs de la Providence n°42).
« La vie consacrée a le devoir de montrer le Fils de Dieu fait homme… et de montrer la splendeur et la beauté infinie qui peuvent seules combler le cœur de l’homme Christ ». Plus ma vie se connecte au Christ, plus sa grâce abonde en moi, me donnant ainsi le nécessaire pour être sa Présence aimante, avec une attitude ajustée face à chaque situation car « en aimant, le cœur s’agrandit et peut donner plus de tendresse et d’amour » (Ste Thérèse de Lisieux). Religieuse apostolique dans le monde de la santé, la rencontre de la souffrance de mes frères et sœurs habite mes prières ; leurs questionnements, leurs joies, leurs espérance sont présents dans mon intercession. Mes journées aux côtés des personnes ayant des troubles cognitifs ou apparentés, se passent dans la stimulation, la valorisation, dans des propositions de temps de bien-être, manucure, maquillage, relaxation, de recettes culinaires simples pour ceux qui ont encore la capacité de participer. Des gestes simples du quotidien aux côtés de ces personnes me rappellent l’humanité du Christ et son choix privilégié pour les faibles. Cela renforce ma Foi, fait grandir mon espérance, donne sens à mon métier et me procure tant de joie.
« Sans moi vous ne pouvez rien faire » nous dit le Christ, (Jn 15). Une vie consacrée, qu’elle soit contemplative ou apostolique, sans une véritable relation profonde enracinée en Christ ne peut être un témoignage authentique. Ainsi, me tenir personnellement et communautairement en présence de Dieu Vivant, demeure la source de mon être et de mon agir car « en Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être.» (Ac 12,28).
« La vie consacrée étant au service du rayonnement définitif de la gloire de Dieu », comme religieuse, par l’approfondissement de mon baptême, dans une attitude simple et discrète, j’essaie de refléter cette splendeur de l’amour par le don de soi au service de mes frères et sœurs souffrants, me faisant proche de chacun.
En cette année jubilaire, le Pape François nous invite à être des témoins et des signes d’espérance par notre vie, plus particulièrement dans les lieux où la dignité humaine est souvent bafouée et non respectée.
Sœur Noëlie