De passage à Paris, j’avais réservé * mon entrée à Notre Dame afin d’éviter la longue file d’attente.
A 15 h précises, je suis sur le parvis le cœur en fête et très émue à l’idée de redécouvrir ce joyau qui allie spiritualité et arts. Le ciel est bleu, le soleil brille malgré un froid de gueux, tout est réuni pour un moment exceptionnel.
j’entre directement et là, le choc, le véritable choc, pas celui que vous imaginez, le choc de me retrouver dans un hall de gare un jour de grand départ en vacances, avec des gens dans tous les sens parlant plusieurs langues, un énorme bureau d’information quasi dans l’entrée avec une multitude d’hôtes et hôtesses d’accueil. (tous bénévoles, je l’apprendrais par la suite)
Mon coeur tombe « au fond de mes chaussures » tant je suis déçue et, je l’avoue, peinée et pendant 10 minutes, je déambule sans émotion, sans pouvoir prier, sans rien ressentir.
Et puis, au fur et à mesure, la foule devient moins dense et enfin, je récupère sérénité et surtout extase devant la beauté de l’édifice, sa clarté, sa magnificence, la sublime simplicité des lustres et celle du mobilier liturgique de Guillaume Bardet. Et que dire du bas-relief médiéval polychrome qui « raconte » l’évangile telle une bande dessinée aux couleurs éclatantes, à l’époque- seuls les érudits savaient lire : une merveille bouleversante par le message qu’elle porte et par tout l’amour que les artistes ont mis dans sa réalisation.
Un espace prière est réservé devant l’autel, au pied de la « Vierge au pilier » du XIV ème siècle qui tient son petit sur le bras et paraît protéger la foule admirative qu’elle regarde avec douceur et tendresse..
La châsse-reliquaire d’or de Sylvain Dubuisson qui abrite la couronne d’épine est la grâce même comme le baptistère dont la chape semble onduler comme des vagues d’inox.
La croix de gloire de Marc Couturier projette une lumineuse espérance sur la Piéta et l’ensemble de la nef. Il y a tant à dire encore.
Vous l’aurez compris, la magie Notre Dame à opérer, et même s’il faut rechercher avec une détermination certaine la présence du Seigneur qui se fait discret dans ce fourmillement de croix, Vierges, statues de saints, présentoirs à votives, boutique, bénitiers, Il est bien là et ne demande qu’a être prié et adoré pour toutes les grâces qu’Il nous accorde, en particulier ce chef d’œuvre enfin ressuscité.
*Pour réserver :(la réservation et la visite sont gratuites – attention aux sites marchands)https://www.notredamedeparis.fr/visiter/reserver/
Anne Lebeugle