L’œcuménisme ça n’est pas qu’une semaine par an !


21 décembre 2025

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Une preuve, le voyage œcuménique en Égypte organisé en octobre dernier par les Protestants du Grand Ouest qui réunissait 37 protestants et catholiques sous la houlette d’un prêtre de notre diocèse, le père Jean-Marie Gautreau et de trois pasteurs.

L’objectif : découvrir l’église copte orthodoxe et les Pères du Désert, fondateurs du monachisme occidental, inspirateurs de Saint Benoît.

Des églises du Caire, aux murs disparaissant sous les icônes, aux monastères du désert du Wadi al-Natrun et de la mer Rouge, havres de verdure au milieu de terres arides et pierreuses, c’est une plongée dans le christianisme oriental originel fondé au Ier siècle par saint Marc l’Évangéliste.

L’émotion est vive lorsqu’on foule cette terre chargée d’histoire, des pharaons aux pères du désert en passant par Moïse et la Sainte Famille qui, selon la tradition populaire égyptienne, aurait erré pendant trois ans sur les chemins d’Égypte.

Découvrir Saint Paul de Thèbes, initiateur de l’érémitisme et son disciple Saint Antoine-le-Grand en visitant ces monastères couleur de sable est une expérience spirituelle forte. Les moines d’aujourd’hui y sont nombreux et accueillants et l’atmosphère, sereine malgré la chaleur, porte à la prière. Nous découvrons avec surprise que Saint Benoît s’est inspiré de leur expérience pour créer les monastères occidentaux et leur célèbre Règle.

De nombreuses et passionnantes rencontres ont aussi ponctué le voyage : frère Adrien Candiard, prieur du couvent des dominicains du Caire, bien connu pour ses cours et nombreux écrits, sœur Sara, bras droit de sœur Emmanuelle qui a repris le flambeau à son décès, et s’occupe avec passion et dévouement des chiffonniers du Caire avec l’aide de ses quarante sœurs.

Il y a aussi le dialogue avec Amba Thomas, évêque copte créateur d’Anaphora, un lieu de retraite œcuménique dans le désert près d’Alexandrie où chacun peut venir se ressourcer physiquement et spirituellement quelle que soit sa religion et son parcours.

Nous avons également rencontré Frère Wadid, du monastère de Saint Macaire-le-Grand, pilier de la communauté copte orthodoxe malgré son âge avancé.

Oui, l’œcuménisme est une belle chose lorsque l’on va à la rencontre les uns des autres, et notre plus grande joie est d’imaginer, dans ces moments précieux, le sourire de Dieu.

Anne Lebeugle